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Scandale Volkswagen : l’enquête avance

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Le mois de septembre aura été une période noire pour le constructeur automobile allemand. Et d’après l’enquête en cours, cela n’est pas prêt de s’arrêter.

L’affaire commence le 18 septembre 2015, lorsque l’EPA (Environmental Protection Agency, agence américaine de protection de l’environnement) envoie un avis d’infraction à Volkswagen, après que l’ICCT (International Council for Clean Transportation) et l’Université de Virginie Occidentale aient découvert que le groupe contournait volontairement les programmes d’homologation en diminuant au maximum les émissions polluantes de certains de ses modèles. L’ICCT, ONG spécialisée dans les transports propres, testait depuis 2013 des véhicules diesel afin de rendre compte de leurs émissions réelles. Ayant observé des écarts importants entre les données homologuées et les données réelles, l’ONG prévient d’autres agences environnementales qui en arrivent au même constat. La sonnette d’alarme est finalement tirée fin 2015 et le groupe forcé de reconnaître son implication.

Dans le but de présenter ses véhicules diesel comme étant aux normes écologiques, le groupe Volkswagen utilisait un logiciel qui pouvait, grâce à un ingénieux algorithme, fausser les données des tests antipollution. D’après le quotidien allemand Bild du 27 septembre, ce logiciel a été mis à disposition en 2007 par l’équipementier BOSCH. Ce dernier l’avait fourni en précisant que son installation sur les véhicules était illégale et qu’il ne devait servir qu’à des tests internes. Au coeur de la polémique, ce dispositif informatique présent sur toutes les voitures modernes, appelé calculateur moteur, mesurant et analysant en temps réel un nombre conséquent de paramètres (comme la température du moteur, les émissions de gaz d’échappement…) pour adapter le comportement du moteur. Celui utilisé par le groupe Volkswagen a été conçu pour détecter les paramètres de test des autorités fédérales américaines, mais aussi le moment du lancement d’une procédure de test, activant un “mode propre”. Les taux obtenus n’étaient donc pas calculés en situation réelle de conduite et certains véhicules pourraient en réalité émettre 10 à 40 fois plus d’oxydes d’azote que ce qu’autorise la législation américaine.

L’affaire tourne rapidement au scandale : les autres marques du groupe, soit Audi, Skoda, Seat et Porsche seraient aussi concernées. En tout, 11 millions de véhicules diesel à travers le monde, homologués entre 2009 et 2015, pourraient être touchés. Les États-Unis sont les premiers à retirer cinq modèles de la vente (Golf, Beetle, Passat, Jetta et Audi A3). En France, la ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie annonce des tests aléatoires mis en place dès cette semaine sur une centaine de véhicules vendus en France. Une réforme du règlement d’homologation a également été demandée aux autorités européennes afin de permettre le contrôle des normes en situation réelle de conduite. De nouveaux tests devraient entrer en vigueur dès janvier 2016.

Outre les conséquences environnementales, il faut noter la détérioration de l’image de marque du groupe au niveau international, et surtout des pertes financières considérables. La semaine dernière, le titre Volkswagen avait déjà perdu un tiers de sa valeur en Bourse. Au-delà de l’enquête pénale, la Commission Européenne a ouvert des enquêtes complémentaires. Le groupe risque de multiples pénalités, les États-Unis prévoyant déjà une amende de 18 milliards de dollars (soit plus de 16 millions d’euros), ainsi que des rappels de véhicules à travers le monde. Le départ du PDG, Martin Winterkorn, le 23 septembre n’aura pas suffi à calmer l’affaire.

Les concurrents du constructeur allemand n’ont pas tardé à se manifester afin de se dissocier de ce scandale. En France, Renault, Peugeot et Citroën ont annoncé ne pas être concernés par cette fraude. L’allemand BMW a fait savoir via un communiqué que ses véhicules étaient “conformes aux directives légales”, bien que certains véhicules semblent dépasser les taux mis en place. À noter que les groupes Toyota et General Motors avaient déjà été éclaboussés par le même type de scandale ces dernières années et avaient été contraints de payer une amende s’élevant à plusieurs millions de dollars à l’autorité américaine concernée.

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